L'art contemporain : entre foutoir et cacophonie, reste-t-il de la place pour l'art ?

Publié le par Sandrin

Palais de Tokyo : un bordel, où l'artiste est la  pute ?

Palais de Tokyo : un bordel, où l'artiste est la pute ?

Prince.sse.s des villes dans un palais, quoi de plus de naturel ! A l'ère de l'écriture inclusive qui plus est. On y voit des amas d'objets et de couleurs, de plastiques et de formes, et bien sur beaucoup de vidéos, beaucoup de charivari. Le monde, je le crains, est envahi par le brut et  le laid, le trop plein et  l'amateurisme, le bruit et la fureur. Le Palais de Tokyo a réussi l'exploit de tout entasser, multipliant les lieux ( tant et tant de bois pour ça ?) et les artistes, jusqu'à l'écoeurement, l'envie de dégueuler le monde, comme cela peut vous prendre dans un métro bondé, ou une rue populeuse dans laquelle vrombissent les marteaux piqueurs et les scooters.

Doktor Karayom

 

Nous voici de plain-pied avec un certain art contemporain, reflet de notre monde : décadent, informe, bordélique,  qui, dans  cette expo, signe peut-être la fin de l'homme, tant on y voit des corps désarticulés, et souffrants, difformes, des corps malmenés, détestés, rejetés. La fin de l'homme : la fin de l'art ? 

Parfois, ce n'est  ni violent, ni immersif, ni punk, ni queer, ni exotique, ni conceptuel,  c'est juste là. 

Bien sur, il ne s'agit que de mon point de vue : j'ai fait l'exposition au pas de charge, tellement je m'y suis sentie agacée, ou agressée.  Je me suis arrêtée ici et là pour prendre la mesure du naufrage. 

 

Au terme de ce périple, tout de même,  j'ai pu trouver, en une espèce de grotte pensée par une artiste iranienne, Mehraneh Atashi,  un espace de paix et de recueillement dans lequel, telle une huppe fasci(n)ée,  je me suis posée. Il y était question de nature, de cantique,  d'artificialité, et de regards. Une virée en forêt aurait été bien plus revivifiant mais l'art ici pose un regard critique et interrogateur sur notre monde, il le redouble et l'expose, maîtrisé et contenu dans une installation non dénuée de charme. 

J ai survolé longtemps les plaines et les mers. J avançais pas à pas, la tête dans les cieux. J ai franchi les montagnes, les vallées, les déserts J ai parcouru un monde dans le temps du déluge… Le cantique des oiseaux.

Tout de même, parce qu'il y a dans tout ce fatras quelques autres artistes à distinguer,  un avatar futuriste subjuguant, sorte de mutant mi homme mi cyborg,  à visionner dans les sous-sols : Justin Shoulder, incontestablement  performeur de talent.

 

Et, pour finir sur une note rose, ironiquement couleur layette,  empêtrés dans la matière, inquiétants, et drôles aussi, des regards extraits de l'imagination d'un ancien employé d'une morgue (Farrokh Madhavi). 

 

Publié dans Art

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C
Bonsoir, <br /> un article qui résume bien une vision sur l'art contemporain, c'est vrai que parfois il nous interroge dans sa négation, nullité.<br /> Bonne soirée<br /> @mitiés
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B
Tonifiant, Sandrine ! Ça change de la langue de bois habituelle. À bientôt Barrie
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