Le livre du monde (1)

Publié le par sandrin

paysage industriel avec vache, acrylique sur toile, 200 x150

paysage industriel avec vache, acrylique sur toile, 200 x150

Le monde s’écrivait dans la terre, au fond des mers. Se fossilisait au fil du temps. Durant des millénaires, des strates successives avaient construit le monde. Le temps laissait trace toujours de son passage sous une forme ou un autre. Formes extraordinaires, toujours réinventées. Ici des roches abandonnées par un glacier, polies par le vent, arrondies par les eaux. Là, Ayers Rock monolithe de grès rouge en sa monumentale solitude. Ailleurs, le grand canyon du Colorado,  un empilement de strates : granites, calcaires, schistes, grès, roches argileuses, - profusion de la matière. Le monde?  un  vivier à rêveries.

Et puis, les usines désaffectées, les lieux souillés et abandonnés, les bateaux engloutis, les satellites perdus, les milliards de poches plastiques jetées dans la nature, les matériaux nucléaires enfouis, les tonnes de déchets qui viennent raconter une autre histoire. Vivier à rêveries aussi, mais les rêves ont changé, disent autre chose de notre monde.

La terre est comme un palimpseste, - peut-être de moins en moins lisible, qui devient un vieux parchemin fragile, prêt à se pulvériser entre nos mains.

 

 

Publié dans Nature

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article